Un autre regard sur la vie

A bout de souffle !  – Marc Van de Wouwer

 Jésus dit : « C’est l’Esprit qui fait vivre, l’homme n’arrive à rien. Les paroles que je vous dis sont Esprit et vie » (Jean 6 :63).

« I can’t breathe ! » (Je ne peux pas respirer !) : ce sont les derniers mots prononcés par George Floyd avant de mourir asphyxié suite à son interpellation violente par la police à Minneapolis le 25 mai 2020. C’est profondément choquant et intolérable. D’autant plus intolérable qu’un drame similaire s’est déjà produit le 17 juillet 2014 à New York, lors de l’interpellation policière d’Eric Garner, un autre afro-américain, décédé dans les mêmes circonstances, après avoir prononcé les mêmes paroles glaçantes.

Ce drame est davantage mis en lumière aujourd’hui par le contraste qu’il forme avec notre période de pandémie. Toutes les forces vives et les institutions de nos pays, y compris les forces de l’ordre, sont dédiées à combattre un virus mortel qui s’attaque principalement à nos poumons. Le personnel médical s’épuise à sauver des vies, à soigner des malades en les plaçant sous respirateurs pour les aider à respirer. Dans ce contexte, il est insupportable de voir qu’on prive quelqu’un de sa respiration et qu’on lui ôte la vie.

Notre société est littéralement à bout de souffle mais pas seulement du fait de la Covid-19 ou de la pollution atmosphérique. Elle est asphyxiée par les injustices, les inégalités, la violence, le racisme, la cupidité, l’égoïsme, la perversité, l’arrogance, la convoitise, etc., qui nous caractérisent à des degrés divers. Ces attitudes et formes de pensée sont autant de polluants moraux que nous émettons dans la société. Celle-ci nous les renvoie ensuite, en les amplifiant de manière catastrophique. Cette augmentation du mal a pour conséquence une diminution de l’amour, a dit Jésus : « A cause de la progression du mal, l’amour du plus grand nombre se refroidira » (Matthieu 24 :12). Il en a fait un signe de la période finale de l’histoire. Tout comme le réchauffement climatique est un phénomène dépendant de l’activité humaine, le « refroidissement affectif » dont parle Jésus, ce manque d’amour et d’empathie pour notre prochain, est directement lié à notre volonté de vivre sans nous préoccuper de Dieu.

Une société qui étouffe est une société qui meurt. Personne ne peut vivre longtemps sans respirer. Physiologiquement, il existe un lien entre la vie et le souffle. Spirituellement aussi. Dieu est à l’origine de la vie qu’il insuffle en nous depuis le début de l’humanité par son « souffle de vie » (Genèse 2 :7). Mais l’être humain a décidé de vivre en autonomie par rapport à Dieu, en désobéissant à ses lois justes et bienveillantes. En se privant de Dieu, on se prive aussi de son Esprit, de son souffle. Le problème de l’autonomie, c’est qu’elle est limitée. Un malade des poumons a besoin de bonbonnes d’oxygène. Avec un dispositif respiratoire portatif, il peut encore se déplacer mais pas trop loin ni trop longtemps. Il peut pratiquer quelques activités mais pas toutes. Il est limité dans l’espace et le temps. De même, l’homme autonome, privé du souffle vital de Dieu, n’a qu’un horizon limité. Grâce à l’image de Dieu en lui, il peut encore aimer, penser, éprouver de la joie, du plaisir, du bonheur, faire du bien, mais très imparfaitement et pas de manière durable ni satisfaisante. Et un jour, tout s’arrête. L’oxygène humaniste, philosophique, matérialiste ou religieux ne permet pas d’expérimenter la vie en abondance ni de recevoir la vie éternelle que Jésus donne (Jean 10 :10, 28). « C’est l’Esprit qui fait vivre, l’homme n’arrive à rien » dit Jésus. Quand la vie physique s’arrête, seuls ceux qui ont reçu l’Esprit de Dieu continuent à vivre pour l’éternité. Pourquoi ? Parce que « la loi de l’Esprit qui donne la vie en Jésus-Christ m’a libéré de la loi du péché et de la mort », écrit l’apôtre Paul (Romains 8 :2). Cette vie par l’Esprit de Dieu, Jésus l’a rendue possible par le don de sa propre vie sur la croix. Il a enduré à notre place le péché et la mort qui faisaient obstacle à notre retour vers Dieu. Il nous a reconnectés à Dieu en qui « nous avons la vie, le mouvement et l’être » (Actes 17 :28). Après sa résurrection, Jésus a envoyé le Saint-Esprit qu’il avait promis à ceux qui croiraient en lui (Jean 7 :37-39 ; 14 :16-18 ; 16 :7-14). L’esprit de Dieu est le garant de notre résurrection : « Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus habite en vous, celui qui a ressuscité Christ rendra aussi la vie à votre corps mortel par son Esprit qui habite en vous » (Romains 8 :11).

Alors, cessons de vivre notre vie en apnée spirituelle ou avec une autonomie limitée. Reconnaissons que nous avons besoin du souffle de Dieu, de son Esprit pour être pardonnés, pour changer vraiment et vivre éternellement. Reconnaissons que nous sommes à bout de souffle spirituel, que nous sommes pécheurs, « pauvres en esprit ». Jésus nous y invite : « Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ! » (Matthieu 5 :3).

Où avez-vous réservé… pour l’éternité ? – Marc Van de Wouwer

Jésus dit : « Que votre cœur ne se trouble pas ! Croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Si ce n’était pas le cas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place. Et puisque je vais vous préparer une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi afin que, là où je suis, vous y soyez aussi. Vous savez où je vais et vous en savez le chemin » (Jean 14 :1-4).

Les vacances d’été approchent à grands pas et l’incertitude demeure : pourrons-nous nous voyager partout ? Nos projets de vacances sont-ils compromis ? Pourrons-nous visiter les pays étrangers ? Je viens d’avoir une conversation avec mon frère qui a annulé ses réservations pour la Croatie, en raison de la trop grande incertitude provoquée par la Covid-19. Beaucoup ont réservé leur logement de vacances depuis des mois, bien avant la crise sanitaire. D’autres attendent impatiemment le feu vert des autorités pour réserver. Les professionnels et intermédiaires du tourisme font pression sur les gouvernants pour rouvrir les réservations car le taux d’occupation est loin d’être complet. Il reste beaucoup de places disponibles. C’est une bonne nouvelle pour les habitués des réservations de dernière minute.

Jésus-Christ partage aussi une bonne nouvelle avec nous : il reste encore de la place dans la maison de Dieu. Jésus sait de quoi il parle puisqu’il est l’intermédiaire entre l’occupant des lieux célestes, Dieu, et nous. Comme il le précise, c’est lui qui s’occupe des réservations. Il propose de nous préparer, de nous réserver une place dans la présence de Dieu pour l’éternité. Cela veut donc dire qu’il faut une réservation. Contrairement à ce que dit la chanson, nous n’irons pas tous au Paradis. Seuls ceux qui disposeront d’un « voucher » pourront y accéder.

Deux choses sont objectivement vraies dans la vie : nous sommes nés un jour et nous mourrons un jour. Entre les deux, nous voyageons sur une route qui paraît incertaine à  beaucoup. Certains pensent que notre vie nomade sort du néant pour y retourner. C’est une vision désespérante et spéculative qui ouvre plus de questions que de réponses. La Bible présente une autre perspective, remplie d’espoir. Elle dit que nous ne sommes pas seulement des voyageurs : nous sommes aussi des étrangers. La foi nous permet de nous reconnaître comme des « étrangers et voyageurs sur la terre » (Hébreux 11 :13). Nous désirons une patrie céleste, une meilleure patrie que celle que nous connaissons dans ce monde (Hébreux 11 :14-16).

Parce que nous avons été créés à l’image de Dieu, parce que nous avons été créés pour Dieu, parce qu’il nous a créés pour nous aimer, nous avons la nostalgie de Dieu. Même si nous avons tourné le dos à Dieu en voulant vivre notre vie de manière autonome, même si nous avons quitté sa maison en claquant la porte comme un adolescent révolté, nous avons le regret de Dieu, de sa bonté, de son amour, de sa pureté, de sa joie. Certes, ce sentiment est souvent inconscient, inexprimé ou réprimé mais nous nous sentons souvent à l’étroit dans notre vie dont le péché a rétréci les horizons. Même si nous nous sommes volontairement éloignés de la maison de Dieu, nous avons envie d’y retourner parce que c’est la maison du Père. Mais comme beaucoup de ceux qui ont coupé les ponts avec leur famille, nous ne savons pas comment retourner vers Dieu. Nous avons perdu le chemin de la maison.

C’est ici que Jésus-Christ vient à notre aide. Il est arrivé jusqu’à nous pour nous faire revenir à Dieu. Il nous rejoint dans notre situation d’homme ou de femme pécheur et rebelle. Il nous conduit jusqu’à la croix. Là, Jésus change de place avec nous. Il endosse toute la culpabilité de notre péché et, en donnant sa vie sur la croix, il subit le jugement de Dieu à notre place. Par sa mort et sa résurrection, Jésus-Christ nous ramène à la maison de son Père qui devient notre Père. Il nous réconcilie avec lui (2 Corinthiens 5 :19). Aucun autre chemin n’est possible en dehors de Jésus-Christ. « On ne vient au Père qu’en passant par moi », dit Jésus qui se présente comme « le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14 :6).

Sans place réservée par Jésus-Christ, pas d’accès à la maison de Dieu. Il ne reste que l’autre destination, celle où Dieu n’est pas. Au-delà des descriptions qu’en donne la Bible, nous pouvons parfaitement imaginer ce qu’est l’enfer : un lieu où Dieu n’est pas, c’est-à-dire un lieu sans joie, sans paix, sans bonté, sans amour, sans justice, sans vérité, sans vie,… sans fin.

Jésus-Christ a tout accompli gratuitement pour nous donner accès à Dieu dès maintenant. Son sacrifice parfait pour expier nos péchés est le « voucher » qui nous ouvre la réservation pour passer l’éternité avec lui. Encore faut-il demander cette réservation et la valider. C’est par la confiance en Jésus-Christ, par la foi en ce qu’il a accompli pour nous à la croix, que nous confirmons notre réservation. Jésus nous y invite : « Croyez en Dieu, croyez aussi en moi. » En réponse à notre foi et à notre engagement à le suivre, Jésus-Christ validera la réservation qu’il a faite pour nous et nous ouvrira pleinement la maison de son Père, de notre Père.

Alors, surtout pensez à faire réserver votre place par Jésus-Christ !

C’est pour une urgence, Docteur ! – Marc Van de Wouwer

« Jésus leur dit : « Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs, à changer d’attitude » Marc 2 :17

La Covid-19 nous a rappelé l’importance et l’impérieuse nécessité du personnel soignant. Les médecins sont devenus nos super-héros, les infirmiers et infirmières nos sauveurs. Déconsidérés et peu entendus avant la crise, ils crèvent nos écrans tous les jours. Chaque soir, ils sont célébrés, acclamés – méritoirement – comme les nouveaux saints laïques d’une société désemparée, en souffrance. Rien de tout cela ne serait arrivé avant la pandémie quand la majorité des gens étaient bien portants. Mais maintenant que nous sommes malades ou risquons de le devenir, nous reconnaissons notre besoin de médecin.

Régulièrement, des capsules sont diffusées à la TV pour nous rappeler les symptômes de la maladie. Il nous est recommandé d’y être attentifs, de nous surveiller et de faire appel à un médecin si nous les présentons. Dans les débuts de l’infection, certains, à l’instar du  Premier ministre britannique Boris Johnson, ont semblé prendre cette maladie à la légère, négligeant quelque peu les mesures préventives. Mais quand ils en ont été atteints, ils ont dû reconnaître sa réalité, ses effets, son risque mortel et faire appel aux équipes soignantes. Une fois guéri, Boris Johnson a déclaré publiquement : « le personnel médical m’a sauvé la vie, sans aucun doute » (source : BFMTV).

Sommes-nous autant attentifs à la maladie mortelle qui ronge notre esprit et notre âme ? La Bible l’appelle le péché. Ses symptômes se manifestent notamment par l’égocentrisme, la cupidité, l’immoralité, les addictions, l’injustice, la méchanceté, l’arrogance, l’orgueil, la rupture des relations, le rejet de Dieu, etc. On ne peut nier qu’elle est répandue dans la société. Nous en sommes tous affectés même si elle s’exprime chez chacun à des degrés divers. Une faible charge « virale » suffit à nous contaminer : l’apôtre Jacques explique que désobéir à un seul commandement de Dieu nous met en faute vis-à-vis de l’ensemble (Jacques 2 :10). Malheureusement, le pronostic vital éternel est engagé : l’apôtre Paul écrit que le jugement de Dieu déclare dignes de mort ceux qui commettent de telles choses (Romains 1 :32). Pourtant, il existe un traitement. Jésus-Christ se présente à nous comme le médecin divin venu pour nous sauver, pour nous « guérir » du péché. Car si la Bible dit bien que « le salaire du péché, c’est la mort », elle ajoute immédiatement « mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 6 :23). Jésus-Christ est non seulement le médecin dont nous avons besoin mais il est aussi le remède. Sur la croix, Jésus a accepté de subir pour nous les effets mortels de notre maladie, de notre péché. Il l’a fait pour nous sauver et nous donner la vie éternelle. Sa résurrection nous assure la victoire sur le péché et sur la mort.

Pour bénéficier de ce traitement vital, pour obtenir la « guérison » (qui se traduit par le pardon et la libération) du péché, il faut admettre que nous sommes malades – donc pécheurs – et que seul Jésus-Christ peut nous sauver. Et faire appel à lui ! Si nous ne nous reconnaissons pas pécheurs, si nous persistons à penser que nous ne sommes pas spirituellement malades, Jésus-Christ ne peut rien faire pour nous.

Libérés… Délivrés… Déconfinés – Marc Van de Wouwer

« C’est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Tenez donc ferme dans cette liberté et ne vous placez pas de nouveau sous la contrainte d’un esclavage » (Galates 5 :1).

Au moment de sortir du déconfinement, ce refrain du dessin animé « La Reine des neiges » résonnera peut-être à nouveau de façon entêtante. Après deux mois d’assignation à résidence, nous voici libérés… délivrés du confinement. C’est une liberté surveillée, certes, une liberté sous conditions mais nous apprécions de retrouver une certaine latitude de mouvement, de déplacement. Ironie du calendrier : la France a commémoré l’abolition de l’esclavage ce 10 mai, veille du jour où les habitants sont libérés de leur captivité sanitaire. Le confinement nous aura au moins appris une chose : nous ne sommes pas faits pour vivre en cage, même avec des fenêtres numériques. En avoir été privé nous a rendu le goût de la liberté.

L’aspiration à la liberté est très forte. Si elle est inscrite dans nos gènes, c’est parce qu’elle est un cadeau de Dieu. Elle fait partie de l’image de Dieu imprimée dans chaque être humain. Dieu est la seule personne réellement libre. Il n’est contraint par personne ni par aucune circonstance. Nous ne pouvons pas en dire autant. Le Dieu libre nous veut libres mais le sommes-nous réellement ? Notre soif inassouvie de liberté n’exprime-t-elle pas un manque dans notre vie ? Les chaînes qui nous retiennent le plus solidement ne sont-elles pas celles que nous nous forgeons ? Ne sommes-nous pas devenus esclaves des passions que nous pensions pouvoir contrôler ? Comme l’écrit l’apôtre Pierre, nous suivons ceux qui nous « promettent la liberté alors qu’ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption, puisque chacun est esclave de ce qui l’a dominé » (2 Pierre 2 :19).

Nous clamons haut et fort que la liberté, c’est faire tout ce que nous voulons, quand nous le voulons, comme nous le voulons. Mais nous confondons liberté et licence, liberté et autonomie. Francis Schaeffer nous avertit : « La liberté n’est pas l’autonomie » (Démission de la Raison). La liberté n’est pas une justification pour donner libre cours à nos pulsions. L’apôtre Paul rappelle : « c’est à la liberté que vous avez été appelés. Seulement, ne faites pas de cette liberté un prétexte pour suivre les désirs de votre nature propre » (Galates 5 :13).

La Bible explique que depuis que l’être humain a choisi « l’autonomie » par rapport à Dieu, depuis qu’il s’est fait « une loi à lui-même » (selon l’étymologie du mot), depuis qu’il a librement choisi le mal, la désobéissance à Dieu, le péché, il en en est devenu esclave. Il a perdu le pouvoir de lui dire non. Vérité difficile à entendre, n’est-ce pas ? Pourtant, Jésus a expliqué que c’est la vérité que nous connaissons par sa parole qui nous rendra libres (selon Jean 8 :31-32). Vivre libre, ce n’est pas seulement être libéré d’une captivité physique ; c’est aussi être libéré de toute dépendance, de tout esclavage, y compris de nos servitudes cachées, intérieures.

C’est cette liberté-là que Dieu veut pour nous. « C’est pour la liberté que Christ nous a affranchis. » La vraie, la totale, celle qui atteint les angles morts de nos esprits. Jésus-Christ est notre Libérateur. L’ordre de mission reçu par Jésus et déjà annoncé par le prophète Ésaïe (61 :1-2) le confirme. Jésus le partage au début de son ministère dans la synagogue de Nazareth : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par onction pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux prisonniers la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour proclamer une année de grâce du Seigneur » (Luc 4 :18-19). Jésus précise bien qu’il est venu pour délivrer les prisonniers et renvoyer libres les opprimés.

Le prix à payer pour notre libération est élevé, hors de prix même. Le péché qui nous asservit impose son tarif : « le salaire du péché, c’est la mort… » (Romains 6 :23). Nous racheter nous-mêmes est impossible. Aucun esclave ne peut le faire. Pour nous racheter du péché et de la mort, pour nous en délivrer, Jésus-Christ a versé lui-même le prix réclamé par la justice de Dieu. C’est une démarche libre et gratuite du Fils de Dieu rempli d’amour pour nous. Jésus a expliqué que « le Fils de l’homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup » (Marc 10 :45). Par sa mort sur la croix, Jésus-Christ a versé la rançon – sa vie parfaite – pour nous libérer du péché qui nous retenait en otages. Par sa résurrection, il nous a libérés de la mort pour nous donner la vie éternelle. Jésus-Christ place Son Esprit en nous qui nous donne le pouvoir de dire non au péché. « Or le Seigneur, c’est l’Esprit, et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté » (2 Corinthiens 3 :17).

Nous restons libres de devenir libres ou pas. C’est le propre de l’amour de Dieu de ne pas nous forcer. Mais la Bible indique que nos choix, même libres, ont des conséquences éternelles de vie ou de mort. Nous sommes invités à accepter cette liberté nouvelle en Jésus-Christ par la foi. « C’est en Christ, par la foi en lui, que nous avons la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance » (Éphésiens 3 :12).

Alors, déconfinés ? Certes, mais sommes-nous libérés ? Jésus a dit : « Si donc le Fils vous libère, vous serez réellement libres » (Jean 8 :36).

Le plan de Dieu est affiché – Marc Van de Wouwer

« Il y a dans le cœur de l’homme beaucoup de projets, mais c’est le plan de l’Éternel qui s’accomplit » (Proverbes 19 :21)

Comme vous, je suis frustré. Je fourmillais de projets. J’avais programmé une série d’activités ces dernières semaines (voyages, réunions, randonnées, spectacles, etc.). Un petit grain de sable invisible mais très virulent a enrayé la mécanique bien huilée de ma planification. Le temps est suspendu. L’incertitude subsiste sur tant de paramètres qu’il est impossible de recommencer à programmer vacances, déplacements, réunions de famille ou d’église. Dans l’incapacité de nous projeter dans l’avenir, nous sommes plantés devant le tableau d’affichage de nos projets. Comme dans les halls de gare et d’aéroport, il n’affiche plus aucune destination.

Beaucoup de choses peuvent perturber nos projets sur lesquels nous avons si peu de prise. Par contre, le plan et les projets de Dieu s’accomplissent parfaitement. Rien ne peut les arrêter, les dévier, les modifier ou les remettre en question. Puisque nos projets sont à l’arrêt, pourquoi ne pas fixer le tableau d’affichage du plan de Dieu ? « Où le trouver ? », me direz-vous. Dans la Bible, par laquelle Dieu « affiche » son plan d’un bout à l’autre de l’histoire de l’humanité. Au travers des auteurs bibliques, de Jésus-Christ et de ses apôtres, Dieu déplie son plan devant nous, disponible, accessible. Le plan de Dieu n’est pas secret. L’apôtre Paul qui a passé sa vie à communiquer le projet de Dieu, la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, l’a dit : « … je vous ai annoncé tout le plan de Dieu sans rien en cacher » (Actes 20 :27). Il précise : « Vous savez que, sans rien cacher, je vous ai annoncé et enseigné tout ce qui vous était utile, en public et dans les maisons, en appelant les Juifs et les non-Juifs à changer d’attitude en se tournant vers Dieu et à croire en notre Seigneur Jésus-Christ » (Actes 20 :20-21).

Nous ne trouverons sans doute pas dans la Bible l’explication précise du Covid-19, ce mal singulier qui nous frappe, mais nous y trouverons mieux : le plan de Dieu pour notre vie qui affiche un point de départ, une direction, un itinéraire et une destination.

  • Un point de départ : Dieu est présent et actif depuis le début de l’univers, de l’humanité (Genèse 1) et de notre vie (Psaume 139 :15-16). Et même avant (Jérémie 1 :5 ; Éphésiens 1 :4). Nous ne sommes pas un accident biologique de l’histoire, une poussière d’atomes dispersée au hasard du cosmos mais une personne créée à l’image de Dieu et voulue par lui.
  • Une direction : Dieu nous a faits pour aimer. Pour aimer Dieu de toutes nos facultés et émotions (cœur, âme, force, pensée) et pour aimer notre prochain comme nous-mêmes (Matthieu 22 :37-38). Toutes les lois de Dieu – celles écrites dans la Bible et celles écrites dans notre cœur et notre conscience – pointent dans cette direction. Mais nous avons dévié. Nous avons commencé à nous aimer nous-mêmes plus que Dieu et notre prochain (Genèse 3). Le virus immoral du péché nous a infectés. Il a fait dérailler notre vie. Nous avons changé de direction et tourné le dos à Dieu. Nous sommes égarés, perdus, à côté de nos existences. Nous sommes dévoyés par le péché qui nous conduit à la mort (Romains 3 :23 ; 6 :23).
  • Un itinéraire : Pour retrouver le chemin de Dieu, nous avons besoin d’un nouvel itinéraire. Pas seulement d’un poteau indicateur qui indique la route à suivre mais de quelqu’un qui nous prenne par la main et qui nous accompagne tout au long du parcours. Jésus-Christ est cet itinéraire : il est la Porte par laquelle nous devons entrer pour être sauvé (Jean 10 :9) ; il est le seul Chemin qui conduit à Dieu (Jean 14 :6). En offrant sa vie pour le pardon de nos péchés, Jésus a tracé une voie nouvelle vers Dieu : « nous avons par le sang de Jésus l’assurance d’un libre accès au sanctuaire. Cette route nouvelle et vivante, il l’a inaugurée pour nous au travers du voile, c’est-à-dire de son propre corps » (Hébreux 10 :19-20). Le salut gratuit accompli par Jésus-Christ est au centre du projet de Dieu pour nous. « Il nous a sauvés et nous a adressé un saint appel. Et il ne l’a pas fait à cause de nos œuvres, mais à cause de son propre plan et de sa grâce, qui nous a été accordée en Jésus-Christ de toute éternité » (2 Timothée 1 :9).
  • Une destination : Une autre destination finale que la mort nous est proposée en Jésus-Christ. Le Bon Berger qui « donne sa vie pour ses brebis » (Jean 10 : 11) nous donne aussi la vie : « Je leur donne la vie éternelle. Elles ne périront jamais et personne ne pourra les arracher à ma main » (Jean 10 : 28). Entre les deux seules destinations possibles, Jésus indique clairement laquelle choisir : « Entrez par la porte étroite ! En effet, large est la porte, spacieux le chemin menant à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là, mais étroite est la porte, resserré le chemin menant à la vie, et il y en a peu qui les trouvent » (Matthieu 7 :13-14). La porte de la vie éternelle s’ouvre avec les clés de la foi et du changement radical de vie. Jésus a clairement affirmé : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et qui croit à celui qui m’a envoyé a la vie éternelle; il ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5 :24).

Il est difficile d’afficher le plan de Dieu en quelques mots. Pour ne pas vous tromper de direction ni de destination, je vous invite à l’examiner sérieusement dans les évangiles. Vous comprendrez que le plan de Dieu, le projet de Dieu, est pour vous.

Dieu est au contact – Marc Van de Wouver

« Un lépreux vint à lui, et, se jetant à genoux, lui dit en suppliant : « Si tu le veux, tu peux me rendre pur. » Rempli de compassion, Jésus tendit la main, le toucha et dit : « Je le veux, sois pur. » (Évangile selon Marc 1 :40-41).

Les temps que nous vivons accentuent une tendance déjà présente dans notre société : le « sans contact ». Nous payons sans contact, nous achetons par Internet sans contact, nous utilisons des thermomètres et autres appareils sans contact, etc. Le confinement nous oblige à pousser plus loin la logique d’un monde de plus en plus virtuel : relations sans contact physique, activités touristiques sans contact, sport sans contact, livraison sans contact, etc. Les familles, les écoles, les entreprises, les commerces, les églises doivent vivre à l’heure du « sans contact ». Tout cela pour des raisons sanitaires indiscutables.

Cette tendance préfigure-t-elle le monde de demain ? Une société où les individus sont de plus en plus repliés sur eux-mêmes ? Où l’égoïsme et l’individualisme prévalent ? Où la solitude et l’absence de proximité se répandent comme une pandémie ?

Dans la situation du Covid-19, c’est peut-être le reproche que vous faites à Dieu : d’être silencieux et lointain, d’être un « Dieu sans contact ». C’est tout l’inverse que nous montrent les évangiles.

En Jésus, Dieu est venu au contact de notre humanité perdue. Il s’est volontairement dépouillé des privilèges de sa divinité « en devenant semblable aux êtres humains » (selon Philippiens 2 :7). Dieu s’est « confiné » dans notre humanité pour nous rencontrer là où nous sommes. En Jésus, Dieu est vraiment « Emmanuel », ce qui signifie « Dieu avec nous » (Matthieu 1 :23).

Dans les évangiles, il est frappant de constater le nombre de contacts physiques que Jésus a eus avec celles et ceux qu’il croisait. Soit il prenait l’initiative de les toucher, soit il se laissait toucher par les gens (cf. Marc 3 :10 ; 5 :27 ; 6 :56, 7 :33 ; 10 :33, etc.). Jésus allait au contact ; il provoquait les contacts.

La plupart du temps, c’était avec des malades, comme ce lépreux, des intouchables au plein sens du terme : des personnes impures que la loi interdisait de toucher. Jésus ne se contentait pas de les effleurer furtivement. Il posait les mains sur eux ; il les prenait par la main ; il touchait leurs yeux, leur langue ou leurs oreilles, appliquant même sa salive dessus (Marc 7 :33 ; 8 :23 ; Jean 9 :6). Pour opérer son œuvre de guérison, de libération, de transformation, Jésus touchait les gens au plus près. Il a démontré que chaque personne, même la plus vulnérable, même la plus fragile, comptait pour lui et qu’il veut nous toucher tous.

Jésus est venu supprimer la distance qui nous sépare de Dieu. Il nous a remis en contact avec Dieu par sa mort sur la croix et sa résurrection. Jamais Dieu n’a été aussi proche de nous, autant en contact avec nous, que quand Jésus-Christ subissait la punition que mérite  notre péché : « lui qui a lui-même porté nos péchés dans son corps à la croix, afin que, libérés du péché, nous vivions pour la justice » (1 Pierre 2 :24).

Dieu reste au contact de nos vies. Le Christ ressuscité veut nous toucher par son amour et son pardon. Il veut restaurer un lien indestructible avec le Dieu vivant. Il veut infuser en nous Son Esprit, source bienfaisante d’une relation de paix et de joie avec Dieu. Cette relation alimente toutes les autres. En nous rapprochant de lui, Jésus-Christ nous rapproche aussi des autres.

Nous pouvons choisir d’être « sans contact » avec Dieu ou de nous laisser transformer par le contact de Jésus-Christ.

Bonheur salé ou sacré – Marc Van de Wouver

« Aussi ai-je conclu qu’il n’y a rien d’autre qui soit bon pour lui que jouir du bonheur et se donner du bon temps durant sa vie » (Ecclésiaste 3 :12).

J’ai été frappé ce 26 avril d’apercevoir au journal télévisé une file de plusieurs centaines de mètres de véhicules, conduites par des personnes avides de commander des hamburgers au drive-in d’un fast-food récemment rouvert à Paris. Qu’est-ce que cela nous dit (à part le fait que beaucoup apprécient les hamburgers, ce qui se comprend parfaitement) ? Que les gens ont le bonheur salé ! Qu’ils s’empressent de reprendre leur vie d’avant sur les mêmes bases. Que l’épreuve traversée n’a pas changé les habitudes ; qu’elle est juste une parenthèse. Que le bonheur se mesure toujours en termes de consommation, de satisfaction immédiate, d’avoir plutôt que d’être.
Que restera-t-il de ce temps unique où nous pouvons être seuls avec nous-mêmes pour évaluer notre vie ? Chercher quel sens lui donner ? Réfléchir à nos origines, à notre destinée ? Je ne pense pas qu’on verra les mêmes files de personnes devant les églises pour venir chercher la nourriture pour leur âme.
L’auteur du constat ci-dessus ne méprise pas les plaisirs de la vie, pas plus que l’auteur de cet article. L’Ecclésiaste est le roi Salomon. Comme il l’explique (chapitre 2), il a tout connu, tout essayé : la joie, le rire, l’alcool, la richesse, le pouvoir, de nombreuses femmes, le travail, de grandes réalisations, la sagesse, etc., avant d’en réaliser toute la vanité. Car ces choses, aussi attrayantes soient-elles, ne sauraient constituer par elles-mêmes le fondement stable du bonheur. A peine arrivent-elles à nous faire oublier par moments le vide abyssal qui nous habite.
Dans le verset qui suit (3 :13), l’Ecclésiaste leur trouve quand même du sens : « Car, si quelqu’un peut manger et boire et jouir du bonheur au milieu de son dur labeur, c’est un don de Dieu. » C’est parce que manger, boire, jouir du bonheur, se donner du bon temps, sont un cadeau de Dieu que nous en mesurons la valeur. Notre bonheur a besoin du sacré. Ce qui donne du sens à notre vie, ce ne sont pas les dons, c’est le Donateur. Alors que nous profitons de tant de bienfaits tous les jours, avons-nous pensé au Bienfaiteur de qui nous les tenons ? Sommes-nous reconnaissants ? Sommes-nous conscients que Dieu nous les accorde pour se faire connaître à nous ?
Dans le verset qui précède (3 :11), l’Ecclésiaste nous dévoile une autre manière de Dieu de se révéler aux hommes : « Dieu fait toute chose belle en son temps. Il a implanté au tréfonds de l’être humain le sens de l’éternité. Et pourtant, l’homme est incapable de saisir l’oeuvre que Dieu accomplit du commencement à la fin. » Cet « implant » divin, ce sens de l’éternité qui nous obsède, cette pensée que la mort n’est sans doute pas la fin, cette idée tenace et confuse qu’un Dieu créateur a fait toutes ces belles choses qui nous entourent, cette complexité interpellante d’un univers aussi stupéfiant qu’incompréhensible, tout cela est aussi un cadeau que Dieu nous fait pour nous pousser à le chercher… et à le trouver.
Chers futurs déconfinés, choisirez-vous le bonheur salé ou sacré ? Plutôt que d’étouffer la pensée de l’éternité par une recherche effrénée de bien-être, si vous profitiez de ces derniers instants de face à face avec vous-mêmes pour lire les évangiles et chercher Dieu qui veut vous rencontrer dans son Fils Jésus-Christ.

Dieu a-t-il toute notre attention ? – Marc Van de Wouwer

« L’Éternel dit : « Sors et tiens-toi sur la montagne devant l’Éternel, et l’Éternel va passer ! » Devant l’Eternel, il y eut un vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers ; l’Éternel n’était pas dans le vent. Après le vent, il y eut un tremblement de terre ; l’Éternel n’était pas dans le tremblement de terre. Après le tremblement de terre, il y eut un feu ; l’Éternel n’était pas dans le feu. Après le feu, il y eut un murmure doux et léger. Quand il l’entendit, Élie s’enveloppa le visage de son manteau, sortit et se tint à l’entrée de la grotte. Et voici qu’une voix lui fit entendre ces paroles : « Que fais-tu ici, Élie ? » (1 Rois 19 :11-13).

Quelques éléments de contexte sont nécessaires pour comprendre (1 Rois, chapitres 17 à 19). Le prophète Élie est envoyé par Dieu pour annoncer des années de sécheresse à Achab, le roi impie qui règne alors sur Israël. Trois ans et demi plus tard, Élie remporte une victoire éclatante sur les 850 prophètes de Baal et Astarté, en démontrant la puissance du vrai Dieu face à l’impuissance de ces dieux cananéens. Dieu fait descendre le feu du ciel sur le sacrifice présenté par Élie. Le peuple d’Israël reconnaît que « c’est l’Eternel qui est Dieu ! » (1 Rois 18 :39) et exécute les prophètes des faux dieux. Élie prie ensuite avec intensité et Dieu fait tomber à nouveau la pluie sur Israël. Rempli de force par Dieu, Élie court devant le char du roi Achab sur une longue distance. Il est manifestement gonflé à bloc !

Quelques jours plus tard, par représailles pour la mort de ses prophètes, la reine Jézabel fait le serment de tuer Élie. Pour échapper à la menace, Élie prend ses jambes à son cou et s’enfuit dans le désert. Il tombe dans une profonde dépression, demandant à Dieu de mourir. Dieu intervient, le nourrit, l’abreuve, lui donne du repos. Ensuite, l’Éternel le conduit à Horeb, la « montagne de Dieu » (le mont Sinaï où Dieu s’est révélé à Moïse). Arrivé là, Élie déverse toute son amertume et son incompréhension devant Dieu. Il l’accable de reproches qu’on pourrait paraphraser ainsi : « Pourquoi ? Pourquoi moi ? Après tout ce que j’ai fait pour toi ! Je suis le seul à t’être resté fidèle et c’est moi qu’on veut tuer ! » L’ascenseur émotionnel qui entraîne le prophète, en fonction des circonstances, confirme le constat de l’apôtre Jacques (5 :17) : « Élie était un homme de la même nature que nous. »

Je ne sais dans quelle situation vous a trouvé le Covid-19. Vous veniez peut-être de remporter un succès professionnel, d’obtenir une promotion, d’avoir rencontré quelqu’un, de vous marier, d’avoir un enfant, d’avoir réussi un coup en Bourse, d’avoir acheté une nouvelle voiture, d’avoir programmé vos vacances. Vous pensiez peut-être que rien ne pourrait arrêter votre irrésistible ascension. Ou au contraire, vous veniez peut-être de perdre votre emploi, de vivre une séparation, de vous débattre dans une misère profonde, de subir un deuil, de déplorer votre solitude ou de lutter contre la dépression. Vous vous demandiez jusqu’où vous entraînerait cette spirale descendante. Ou peut-être avez-vous vécu, comme Élie, ces situations l’une après l’autre. Dans tous les cas, cela montre que vous êtes une personne de la même nature humaine qu’Élie.

Le Covid-19 nous a tous pris par surprise. Il nous a cueillis à froid. Nous nous sommes réveillés de nos rêves ou de nos cauchemars avec la gueule de bois. Nous n’étions pas prêts. Nous n’étions surtout pas prêts à entendre ce que Dieu veut nous dire. Au moment où Dieu le rencontre, Élie est complètement centré sur lui-même et il n’est pas prêt à écouter Dieu. Comment Dieu va-t-il procéder pour obtenir l’écoute du prophète ?

Concentrons notre réflexion sur la réponse de Dieu. On peut dégager trois éléments :

  • Dieu veut obtenir toute notre attention

Quand les choses tournent bien, nous ne sommes pas attentifs à l’action de Dieu. Nous trouvons normal que les éléments naturels – feu, pluie, vent, etc. – soient à notre service et nous apportent chaleur, énergie, fertilité, et autres bénéfices. Nous n’y voyons pas « la main de Dieu ». Nous ne sommes pas reconnaissants pour les millions de « bons » virus qui ont un rôle indispensable dans les cycles biologiques et chimiques. Le bien dont nous bénéficions en permanence n’amène pas nos cœurs à croire à l’existence et à la nature profonde du Dieu bon dont nous parle la Bible. Mais un seul virus pathogène et mortel nous conduit à adresser des reproches à Dieu alors que nous l’avions ignoré ou nié jusqu’ici. Même si ces reproches sont injustes, ils ont le mérite d’ouvrir un dialogue entre l’homme et Dieu. Dieu a retenu notre attention.

Ainsi, dans l’histoire d’Élie, Dieu utilise le feu pour produire un bien moral (ramener le cœur du peuple vers lui) et la pluie pour produire un bien naturel (fertiliser les sols asséchés). Il veut attirer notre attention sur sa toute-puissance et sur le fait qu’il nous veut du bien. A Horeb, Dieu utilise toujours les éléments naturels (un vent fort et violent, un tremblement de terre, un feu) mais il s’agit cette fois d’un mal naturel (nous connaissons les effets dévastateurs des ouragans, des séismes, des incendies… et des maladies). Il le fait aussi pour notre bien : attirer notre attention sur notre fragilité humaine vouée à la mort, sur notre dépendance de Dieu, sur notre incapacité à vivre seul, c’est-à-dire éloigné de Dieu, sur le fait que nous ne sommes pas meilleurs que les autres et surtout pas justes devant Dieu. C’est la conclusion d’Elie dans le désert : « Je ne suis pas meilleur que mes ancêtres. » (1 Rois 19 :4).

Quand les circonstances de notre vie, bonnes ou mauvaises, nous amènent au constat que nous sommes injustes devant Dieu, pécheurs, séparés de lui et coupables à ses yeux (Romains 3 :9-13, 23), Dieu a obtenu notre attention. La conversation peut s’engager.

  • Dieu n’est pas dans les éléments naturels.

Nous l’avons lu : Dieu n’est pas dans le vent fort et violent qui déchire les montagnes et brise les rochers. Dieu n’est pas dans le tremblement de terre. Dieu n’est pas dans le feu destructeur. Comme il n’est pas dans le Covid-19, il faut le souligner. Ces fléaux naturels ne doivent pas être confondus avec Dieu dont la nature est sainte, juste et pure, exempte de tout mal, y compris du mal qui s’exprime dans la nature. Ces calamités sont les effets du monde déchu dans lequel nous devons vivre. Quand l’être humain a fait le choix, avec Adam et Eve (Genèse 3), de vivre en autonomie par rapport à Dieu, de lui tourner le dos, d’édicter ses propres lois (bref, de pécher), il a brisé la relation harmonieuse qui l’unissait à Dieu. Mais il a aussi brisé l’harmonie qui régnait dans la nature. Le mal s’est répandu dans toute la création de Dieu : dans l’homme créé à son image comme dans la nature créée. Nous en subissons les conséquences par le mal moral dont nous sommes acteurs et victimes, comme par le mal naturel que nous endurons. Mal et malheur sont intimement liés. Ils s’insinuent dans toutes les composantes de la vie, conduisant l’être humain et la nature à la mort (Romains 6 :23 ; 8 :20).

Mais ce n’est pas une fatalité car Dieu n’est pas affecté par le mal. Dieu est extérieur à sa création, au-dessus d’elle. Il n’est pas acteur du mal mais il le limite et le contrôle dans sa pleine souveraineté. Dieu n’est pas dans les éléments naturels mais il les maîtrise entièrement. Pas de manière arbitraire mais pour son projet bienveillant de sauvetage de l’humanité perdue.

Reconnaître que Dieu détient le pouvoir de contrôler nos situations même les plus pénibles et nous en remettre à lui pour notre salut et notre transformation intérieure nous fait avancer dans la découverte de Dieu.

  • Dieu est dans le murmure doux et léger.

La réponse que Dieu nous adresse n’est pas fracassante. C’est quand Élie a entendu le murmure doux et léger qu’il s’est caché le visage, reconnaissant immédiatement le langage de Dieu. C’est en effet par ce moyen que Dieu s’est révélé aux hommes. Délaissant toute entrée triomphale et tonitruante dans le monde, Dieu s’est incarné dans le murmure doux et léger d’un enfant né discrètement dans la mangeoire d’une étable à Bethléem. Renonçant à sa position divine et aux honneurs humains, Jésus-Christ a privilégié le murmure doux et léger d’une vie de service, devenant l’esclave des hommes, pour « donner sa vie en rançon pour beaucoup » (Marc 10 :45). Plutôt que la reconnaissance des hommes, Jésus a privilégié l’approbation de Dieu par le murmure doux et léger d’une relation avec son Père entretenue dans la prière. Plutôt que de recruter un grand nombre d’adeptes, Jésus en a choisi douze à qui il a pu chuchoter patiemment et en douceur, les vérités du Royaume de Dieu. La mort et la résurrection de Jésus-Christ sont passées comme un murmure furtif dans l’histoire mais elles ont bouleversé des vies et changé le monde.

Aujourd’hui, le murmure doux et léger de Dieu nous rappelle qu’il a fait subir à son Fils Jésus-Christ la punition que méritent nos péchés. Par sa mort et sa résurrection, Dieu nous accorde le pardon et une vie nouvelle. Il nous fait aussi le cadeau de la vie éternelle. Il nous invite à le croire et à laisser opérer en nous le murmure doux et léger de sa Parole, le murmure doux et léger de Son Esprit. Ne nous laissons pas assourdir par la virulence du mal dans le monde, ni par la crainte que ce mal nous atteigne. Sachons reconnaître et accepter le murmure doux et léger d’un Dieu qui nous aime et qui veut nous sauver.

L’amour et la mort – Marc Van de Wouwer

« Fais de moi comme une empreinte sur ton cœur, comme une empreinte sur ton bras, car l’amour est aussi fort que la mort, la passion est aussi inflexible que le séjour des morts. Ses ardeurs sont des ardeurs de feu, une flamme de l’Éternel. Les grandes eaux ne pourront pas éteindre l’amour, ni les fleuves le submerger… » Cantique des Cantiques 8 :6-7.

« L’amour est aussi fort que la mort ! », déclare la jeune femme avec « ardeur », « flamme » et « passion » (trois termes qu’elle utilise), dans son poème d’amour à son bien-aimé. Par cette comparaison forte, elle veut souligner le caractère radical et définitif de son amour pour lui. Elle souhaite que son amour s’imprime sur le cœur et sur le corps de son aimé, comme une empreinte irréversible, un tatouage indélébile. Cet amour « à mort » correspond à un idéal auquel beaucoup aspirent… sans le vivre !

En ce temps de crise, le rapport de l’amour à la mort est bouleversé. Cette pandémie qui nous éloigne les uns des autres et nous isole, nous vole aussi l’opportunité de témoigner  notre amour envers nos proches en fin de vie. Les derniers mots que l’on échange, quand la fin est proche, sont dictés par l’affection qu’on se porte. Rappelons-nous les conversions téléphoniques échangées avec les personnes coincées dans les tours du World Trade Center le 11 septembre 2001. La seule chose importante à dire, dans ces moments ultimes, est : « Je t’aime ! » Aujourd’hui, nous sommes privés d’entendre et de dire ces paroles à celles et ceux qui meurent dans une désespérante solitude. La mort semble plus forte que l’amour dont elle arrive à éteindre la voix.

Mais il faut reconnaître que, le plus souvent, ce ne sont pas les circonstances qui mettent fin à nos « Je t’aime ! » : c’est nous-mêmes. Nous ne considérons plus l’amour comme définitif, radical, exclusif, indestructible. Nous avons placé une date de péremption sur l’amour. Nous ne sommes plus mariés ou en couple « jusqu’à ce que la mort nous sépare » mais plutôt jusqu’à ce que l’ennui, l’habitude, le manque de désir ou une autre personne nous sépare. Dans ces conditions, l’amour n’est plus aussi fort que la mort : il est déjà moribond.

C’est ce qui arrive quand nous cherchons l’amour sans Dieu ou en dehors de Dieu. La Bible dit que connaître un amour aussi intense que celui décrit par la jeune femme dans son cantique est littéralement impossible, « car l’amour est de Dieu ». Il tire de Dieu son origine, sa force, sa constance, sa beauté, « car Dieu est amour ». Nous ne pouvons connaître cet amour absolu que dans l’absolu de Dieu. La Bible précise que nous ne pouvons pas véritablement aimer sans être né de Dieu et connaître Dieu (selon 1 Jean 4 :7-8). Sans Dieu, l’amour est vidé de son sens, de sa substance. Nous parlons bien de Dieu révélé dans la Bible.

C’est par la mort de Jésus-Christ que nous apprenons ce qu’est l’amour : « Voici comment nous avons connu l’amour : Christ a donné sa vie pour nous ; » (1 Jean 3 :16). L’amour pour nous a été mortel pour Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Par amour, Christ a payé la dette réclamée par Dieu pour nos désobéissances envers lui. Il a subi la punition juste de nos rébellions contre Dieu, de notre mépris ou de notre indifférence envers lui. « Voici comment l’amour de Dieu s’est manifesté envers nous: Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que par lui nous ayons la vie. Et cet amour consiste non pas dans le fait que nous, nous avons aimé Dieu, mais dans le fait que lui nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés » (1 Jean 4 :9-10).

Heureusement, la mort n’a pas eu le dernier mot. Pâques nous a rappelé que Dieu a ressuscité son Fils Jésus-Christ. La mort et la résurrection du Christ démontrent que l’amour de Dieu est plus fort que la mort, plus fort que le péché qui provoque souffrance et mort. Et si nous recevons cet amour par la foi, en demandant à Dieu que son amour nous transforme, aucune crise, fût-elle aussi terrible que celle que nous traversons, ne pourra submerger ni éteindre cet amour en nous. L’assurance de l’apôtre Paul deviendra la nôtre : « Qui nous séparera de l’amour de Christ? Serait-ce la détresse, l’angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le danger ou l’épée?… Au contraire, dans tout cela nous sommes plus que vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. En effet, j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 8 :35 ; 37-39).

Renaître ? – Marc Van de Wouwer

« Jésus lui répondit : « En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître de nouveau, personne ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3 :3).

Le verbe « renaître » est abondamment utilisé dans le contexte du Covid-19. On a constaté que « la mise en place du confinement a permis à la nature de renaître. » C’est aussi « la course pour faire renaître de ses cendres l’industrie française des masques. »[1] On planche sur les moyens de faire renaître certains secteurs de l’économie. L’espoir renaît enfin dans certains pays européens durement touchés par l’épidémie. Cela se dit, cela s’écrit : nous espérons voir naître un monde nouveau, différent de l’ancien. Selon David Le Breton, anthropologue, « le monde de l’après sera le monde de la renaissance. »[2]

Vraiment ? Nous oublions une chose : pour renaître, il faut mourir ! L’expression « renaître de ses cendres » illustre bien que ce qui existait avant n’existe plus. Pour renaître, il faut abandonner sa vie d’avant, sa manière de fonctionner, ses ambitions, tout ce à quoi nous sommes attachés. En réalité, ce que nous voudrions, c’est renaître sans mourir. Nous ne voulons pas vraiment renaître ; nous voulons nous réveiller d’un long sommeil, sortir du cauchemar. Malheureusement, sans l’espérance que donne la foi en Jésus-Christ, la seule perspective devant nous est de mourir sans renaître.

Dans le verset qui nous occupe, Jésus dialogue avec Nicodème. C’est un chef des Juifs qui dissimule ses inquiétudes sous un épais vernis religieux. Malgré sa religion, il n’a aucune certitude. Il vient trouver Jésus en cachette, la nuit. Jésus lui propose d’emblée de « naître de nouveau » pour voir le royaume de Dieu. Nicodème ne voit pas comment c’est possible. Alors, Jésus lui explique : « En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître d’eau et d’Esprit, on ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3 :5). Voir le royaume de Dieu invisible, entrer dans le royaume de Dieu inaccessible, n’est possible que par la nouvelle naissance. Cette naissance est spirituelle. Elle s’opère par l’Esprit de Dieu. Nous ne pouvons pas faire du neuf avec du vieux. Tout ce que nous sommes, tout ce que nous pensons, tout ce que nous disons est imprégné de notre rébellion contre Dieu, de notre indifférence à son amour, de notre mépris pour sa sainteté. Même Nicodème, le religieux presque parfait, le sait : il ne peut gagner la faveur de Dieu par ses mérites. Tout a besoin d’être transformé, tout doit mourir en nous (au sens spirituel) pour pouvoir renaître.

La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons naître de nouveau parce que Jésus-Christ a accepté de mourir avant de ressusciter. Les événements de Pâques nous le rappellent. Jésus-Christ, le Fils de Dieu, est venu dans le monde pour mourir pour nous. Il a expliqué ce mystère incompréhensible à Nicodème : « En effet, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle » (Jean 3 :16). Le mystère s’éclaircit par l’amour infini de Dieu pour chaque être humain. Jésus-Christ, Dieu fait homme et homme sans péché, a subi la punition que réclame la justice de Dieu pour notre péché. Le Saint et le Juste a été crucifié à la place des pécheurs injustes. L’apôtre Pierre, témoin oculaire de la résurrection de Jésus, a écrit : « Christ aussi a souffert, et ce une fois pour toutes, pour les péchés. Lui, le juste, il a souffert pour des injustes afin de vous conduire à Dieu. Il a souffert une mort humaine, mais il a été rendu à la vie par l’Esprit » (1 Pierre 3 :18).  Jésus est mort pour que nous n’ayons pas à mourir. C’est ce qu’il propose si nous lui faisons confiance  (« … afin que quiconque croit en lui ne périsse pas… »). Il est mort pour nous offrir la vie éternelle (« … mais ait la vie éternelle. »). Nous pouvons renaître parce que le Christ est mort et ressuscité pour nous. En nous associant à sa mort et à sa résurrection, il veut et peut nous faire naître de nouveau.

La clé de la nouvelle naissance, c’est la foi en Jésus-Christ, la confiance dans son sacrifice parfait accompli sur la croix, la confiance dans sa résurrection. « … nous croyons en celui qui a ressuscité Jésus notre Seigneur, lui qui a été donné à cause de nos fautes et qui est ressuscité à cause de notre justification », écrit l’apôtre Paul (Romains 4 :24-25). Mais la nouvelle naissance, c’est aussi décider de changer radicalement. C’est demander à Dieu d’accomplir cette transformation intérieure en nous par le Saint-Esprit.

Je ne sais pas si le monde d’après le Covid-19 connaîtra une renaissance. Probablement pas et peu importe. Ce qui est impératif pour chacun de nous est rappelé avec force par Jésus : « il faut que vous naissiez de nouveau » (Jean 3 :7).

 

Imaginer demain ? – Marc Van de Wouver

« Ne vous inquiétez donc pas du lendemain, car le lendemain prendra soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine » (Matthieu 6 :34).

Alors que le confinement dû au Covid-19 vient à peine de commencer et que ses effets positifs ne sont pas encore mesurés, certains pensent déjà à après, à demain. Les gouvernants – sans doute dans l’intérêt louable de rassurer la population – avancent des scénarii de sortie du confinement. Certains sortent des formules lapidaires telles que : « Le monde ne sera plus pareil qu’avant » ; « il faut repenser notre façon de vivre et de consommer » ; « il faut changer de modèle de société », etc. D’autres lancent un appel à un « choc de conscience. » « Ces voix veulent croire que la terrible épreuve que nous traversons tous à l’échelle planétaire – plus de 2 milliards de personnes déjà confinées sur tous les continents – va être salutaire, qu’elle sera la chance paradoxale, l’opportunité terrible qu’il nous fallait ! » (Abdennour Bidar, philosophe, article intitulé « Avant le coronavirus, nous étions déjà enfermés mais nous ne le savions pas », Huffpost, 2/4/2020). Certains voient dans les solidarités nouvelles que suscite l’épidémie l’espoir d’un renouveau dans notre manière de penser et d’agir. Rien n’est moins sûr !

Les observateurs les plus lucides sont conscients que dès que le confinement sera levé, les choses reprendront comme avant. « Business as usual » (les affaires comme d’habitude, comme si de rien n’était). Comme après la crise financière de 2008. Qu’est-ce qui a vraiment changé depuis ? Ce sera comme lorsque la cloche d’une école sonne la fin des cours : les étudiants, contraints de demeurer sagement assis et attentifs sur leurs chaises pendant les cours, se ruent vers la sortie dès le coup de sonnette pour reprendre les activités qui leur plaisent. Nous recommencerons à consommer sans réfléchir, à négliger nos proches qui nous auront pourtant tellement manqué, à nous abîmer dans les plaisirs dont on aura été privés, à penser à nous en oubliant les besoins des autres. Les entreprises mettront les bouchées doubles pour récupérer leur manque à gagner et remonter leurs profits en baisse. Le répit que l’environnement aura connu sera de courte durée. Alors que l’humanité étouffe par le Covid-19, elle étouffera de nouveau sous la pollution.

Le confinement n’est pas un choix. Il nous est imposé. Croire que ce qui nous est imposé nous changera est illusoire. Nous l’acceptons bon gré mal gré mais cela ne changera rien dans nos vies. Croire que demain sera meilleur qu’aujourd’hui est tout aussi illusoire. C’est laisser les circonstances décider de notre bonheur ou de notre malheur. Ronger son frein dans l’attente des jours meilleurs ne nous transforme pas. Imaginer demain ne change pas le présent. Par contre, ce que nous décidons aujourd’hui peut changer notre présent et notre futur. Si nous voyons le confinement comme une chance pour demain seulement, rien de bien ne se produira. Le confinement est une opportunité pour aujourd’hui, pour maintenant. Une opportunité pour changer nos priorités, une opportunité pour changer de l’intérieur.

Dans le Sermon sur la Montagne, Jésus nous invite à ne « donc » pas nous inquiéter du lendemain. La présence de ce « donc » nous renvoie au passage qui précède (Matthieu 6 :25-33). Il nous présente Dieu comme un Père prévenant, bienveillant, qui connaît nos besoins, qui répond à nos aspirations élémentaires (nourriture, vêtement), qui nous rassure. Un Dieu pour qui nous avons une valeur personnelle exceptionnelle, à la mesure de son image en nous, à la mesure de l’amour qu’il a pour nous. Mais parce que nous avons déformé et sali cette image, parce que nous avons raté le but que Dieu avait pour nous, parce que nous lui avons tourné le dos (d’autres façons de décrire le péché), nos priorités ont changé. Vouloir un monde meilleur sans celui qui peut le rendre meilleur en nous rendant meilleurs est un mirage. Voilà pourquoi, dans le verset qui précède (Matthieu 6 :33), Jésus nous recentre sur la bonne priorité : « Recherchez d’abord le royaume et la justice de Dieu, et tout cela vous sera donné en plus. » Le royaume de Dieu est venu dans le monde par la personne de son Fils Jésus-Christ. Sa justice s’est accomplie au travers de sa mort et de sa résurrection. Chercher le royaume et la justice de Dieu, c’est chercher en Jésus le pardon, le salut, la vie éternelle et la transformation intérieure. Il n’y a pas de plus grande urgence. Ce que nous aurons trouvé aujourd’hui en Jésus-Christ, nous permettra non seulement d’imaginer demain mais de vivre et de façonner demain, jusque dans l’éternité.

Réfléchis – Marc Van De Wouver

« Le jour du bonheur sois heureux, et le jour du malheur réfléchis ! » (Ecclésiaste 7 :14).

« Sabine qui vient de perdre sa fille, Julie A., âgée de 16 ans et morte du coronavirus à Paris, peine à comprendre. « C’est invivable », dit simplement la mère de la jeune fille. En parlant à toute vitesse, elle évoque « le choc de perdre un enfant », « le sens de la vie », l’obligation de « continuer ». « On devait avoir une vie classique », dit-elle finalement, jointe jeudi au téléphone par l’Agence France-Presse… » (Source : AFP, 27/3/2020, application Le Point).

Nous nous inclinons devant la détresse indicible de cette mère éplorée et nous partageons sa tristesse. Chaque parent ne peut que s’identifier à cette maman qui subit « le choc de perdre un enfant ». Et si c’était nous ?

Au-delà de la douleur, les questions affluent. Fini le temps de l’insouciance où chacun de nous se croyait maître de sa destinée. Fini le temps du bonheur facile, consommable, éphémère, désinvolte. Nous voici confinés…  avec nos pensées. Contraints de réfléchir. A quoi ? A tout ce que nous enfouissons d’habitude au plus profond de nous-mêmes. Le jour du malheur, ces questions nous rattrapent : comment surmonter la douleur de perdre un enfant, un conjoint, un parent ? Quel sens donner à ma vie ? Comment continuer à vivre sans savoir pourquoi ni où on va ? Vais-je vivre une vie futile ou utile ? Suis-je prêt à mourir ? Y a-t-il quelque chose après la mort ? Où trouver de l’espoir dans cette période si sombre ?

Comme la cigale de la fable, nous voici bien dépourvus maintenant que la crise est venue. Alors, réfléchir est nécessaire, salutaire même. Nous ne trouverons jamais les réponses si nous ne nous posons pas les bonnes questions. Nous ne trouverons pas les réponses vraies si nous ne les posons pas à la bonne personne.

Nos questions, celles du jour du malheur comme celles du jour du bonheur, trouvent leur éclairage en Jésus-Christ. L’Évangile selon Jean s’ouvre avec l’image de Jésus-Christ « lumière des êtres humains » (Jean 1 :4). « Cette lumière était la vraie lumière qui, en venant dans le monde, éclaire tout être humain » (Jean 1 :9). Si c’est le cas, comment avons-nous pu passer à côté et ne pas la voir ? « Elle était dans le monde et le monde a été fait par elle, pourtant le monde ne l’a pas reconnue. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont pas accueillie » (Jean 1 :10-11). Nous n’avons pas été « photosensibles » à Jésus, la lumière du monde, parce que nous ne l’avons ni reconnu ni accueilli. Nous n’avons pas voulu ou pas pris le temps d’y réfléchir. Nous nous sommes laissés éblouir par les lumières artificielles qui nous ont voilé la vraie lumière. Nous sommes restés sous le feu de projecteurs qui flattaient notre image au lieu de nous laisser éclairer sur ce que nous sommes vraiment. Jésus explique que « la lumière est venue dans le monde et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière parce que leur manière d’agir était mauvaise » (Jean 3 :19).

Au jour du malheur, réfléchissons ! Réfléchissons à ce que nous sommes et à ce que Dieu est. Réfléchissons à la portée de l’amour de Dieu : « Voici comment Dieu a démontré qu’il nous aime : il a envoyé son Fils unique dans le monde pour que, par lui, nous ayons la vie. Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés ; aussi a-t-il envoyé son Fils pour apaiser la colère de Dieu contre nous en s’offrant pour nos péchés » (1 Jean 4 :9-10).

Réfléchissons à laisser Jésus-Christ toucher nos cœurs et nos esprits par son pardon, sa consolation, sa libération, son espérance. Réfléchissons à ses réponses apaisantes et satisfaisantes. Réfléchissons à lui faire confiance. Accueillons Jésus-Christ, la lumière du monde, dans notre vie. La Bible promet que ceux qui l’acceptent sont eux-mêmes acceptés par Dieu et entrent dans sa famille : « Mais à tous ceux qui l’ont acceptée, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le droit de devenir enfants de Dieu » (Jean 1 :12).